La nitruration 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


            La nitruration conduit à l’obtention d’un durcissement superficiel par diffusion d’azote en général sans traitement thermique consécutif.

 

            L’agent nitrurant peut être :

 

-         Liquide ( bains de sels fondus ).

-         Solide ( généralement en poudre ).

-         Gazeux ( cas le plus courant ).

-         Ionique ( azote à l’état d’ions dans un plasma ).

 

 

I)                   Nitruration gazeuse :

 

L’apport d’azote est obtenu par dissociation thermique de l’ammoniac ( NH3 ) selon la relation réversible :

 

NH3 Û N + 3H

 

La température usuelle de nitruration est comprise entre 500 et 550°C. Elle est inférieure à la température de transformation du binaire Fe – N ( 590°C ).

La nitruration ne se fait de façon intéressante que pour les aciers alliés ( Cr, Mo, V, Al.)

 

Une couche nitrurée comprend en général :

 

-         Une zone de combinaison en surface ( 5 à 30 µm ) constituée de nitrures de fer : Fe4N ( CFC ) et Fe23N ( HC )

-                     Une zone de diffusion ( 0,05 à 0,8 mm ) constituée d’une solution solide d’azote en insertion dans la ferrite ( nitroferrite ) dans laquelle sont précipités des nitrures ou carbonitrures d’éléments alliés (CrN, AlN,…) en particules fines.

 

La dureté obtenue est de l’ordre de 900 à 1100 HV.

 

On effectue la nitruration sur des aciers trempés et revenus. Le taux de carbone est de 0,3 à 0,4% ( ténacité convenable à cœur ). Une addition de molybdène (0,2%) évite la fragilisation lors du maintien à 500°C.

 

Nuances utilisées :

 

30 CD 12                    Chrome – Molybdène

30 CAD 6.12              Chrome – Aluminium – Molybdène

40 CAD 6.12

34 CAD 7

32 CDV 12.10            Chrome – Vanadium – Molybdène

 

 

II)                Nitruration liquide :

 

Elle s’effectue en bains de sels fondus ( cyanures alcalins ) vers 570°C et est applicable aux aciers non alliés et au aciers de nitruration.

 

L’apport d’azote est dû à la décomposition des cyanates formés par oxydation des cyanures.

 

4NaCN + 2O2 ® 4NaOCN

4NaOCN ® Na2CO3 + 2NaCN + CO + 2N

 

Duretés élevées pour aciers aux Cr et Al. Valables pour couches minces ( < 0,3mm ).

 

III)             Nitruration ionique :

 

Création d’une décharge électrique de quelques centaines de volts dans un mélange ( N2 + NH3 ) à faible pression. Les pièces forment la cathode, l’enceinte forme l’anode.

Les avantages par rapport aux procédés plus conventionnels sont principalement :

 

-         Durée de traitement 4 à 5 fois plus courte.

-         Déformations très faibles.

-         Souplesse pour l’obtention d’un type choisit de couche.

 

IV)             Carbonitruration :

 

Ce traitement consiste à faire diffuser simultanément du carbone et de l’azote en phase austénitique ( 800 à 850°C ) en atmosphère gazeuse CO + H2 + N2 + ( CH4 + NH3 ).

 

a)      Opération de diffusion :

 

La vitesse de diffusion du carbone est augmentée par la présence d’azote d’où un traitement plus court.

 

b)      Opération de trempe :

 

La diffusion est suivie d’une trempe comme pour la cémentation.

 

A noter :

-         N est fortement gammagène, on peut utiliser des températures d’austénitisation plus basses.

-         N augmente la trempabilité et permet donc un refroidissement plus lent ( déformations moins importantes ).

-         N abaisse Ms d’où une austénite résiduelle plus importante.

 

On obtient :

-         Une couche externe de 0,2mm riche en azote formée de martensite et d’austénite.

-         Une couche de 0,2mm enrichie en carbone seulement et de structure bainitique